"Car nous sommes son ouvrage, ayant été créés en Jésus Christ pour de bonnes oeuvres, que Dieu a préparées d'avance, afin que nous les pratiquions." (Éphésiens 2 :10)
Sans l’ombre d’un doute, la foi chrétienne en est une d’action. « Ayez du zèle, et non de la paresse. Soyez fervents d'esprit. Servez le Seigneur » (Romain 12 :1). De facto, la plupart des églises encouragent leurs membres à prendre une part active à la vie d’église, à s’impliquer dans un ministère et à répandre activement la Bonne Nouvelle autour d’eux. Mais qu’entendons-nous réellement par une vie chrétienne fervente?
Au fil des années, j’ai pu constater chez de nombreux jeunes chrétiens que les exhortations (certes bien intentionnées) à être engagés et zélés entretenaient davantage une culpabilité ou alors une anxiété de performance diamétralement opposée à la joie pourtant caractéristique du chrétien (Phil. 4 :4). Si certains échouent à ce jeu de performance, d’autres réussissent admirablement sans pour autant que cela ne soit de meilleur augure! En fait, il semble y avoir une racine commune entre le sentiment d’échec ou de réussite que l’on peut vivre face à notre conduite. Les deux côtés de la médaille traduisent une marche chrétienne essentiellement motivée par la performance. Le danger palpable d’un tel scénario est l’émergence de rivalité, de fierté et d’orgueil : un cocktail toxique pour une âme en grand besoin de s’abreuver continuellement de la grâce :
"Au moment même où nous commençons à être satisfaits de nos progrès sur la voie de la sanctification, il est d'autant plus nécessaire de se repentir et de confesser que toute notre justice est comme un vêtement souillé. Pourtant, la vie chrétienne n’en est pas une de tristesse, mais une vie de plus en plus joyeuse dans le Seigneur. Dieu seul connaît nos bonnes œuvres, tout ce que nous connaissons sont ses bonnes œuvres, nous ne pouvons faire autrement que d’écouter ses commandements, poursuivre notre route en comptant sur sa grâce, marcher dans ses commandements, et - pécher. À chaque instant notre nouvelle justice, notre sanctification et la lumière qui est destinée à briller, sont voilées de nos yeux. La main gauche ne sait pas ce que fait la main droite. Mais nous croyons, et sommes bien assurés «que celui qui a commencé en vous cette bonne oeuvre la rendra parfaite pour le jour de Jésus Christ. (Phil 1: 6). " (Dietrich Bonhoeffer, The Cost of Discipleship)
Un zèle religieux qui fait fi de l’œuvre rédemptrice du Christ au profit d’une pression à l’activisme n’est pas sans rappeler la conduite des pharisiens du temps de Jésus. On accentue alors la démonstration publique d'oeuvres plutôt que de s’avouer le triomphe de la grâce sur notre impuissance (2 Cor. 4 :7). Le Messie lui-même nous met en garde contre une telle attitude (Mathieu 5 :20). À l’inverse d’une posture militante, la ferveur est plutôt empreinte d’amour, de douceur et d’humilité. Jonathan Edwards rend un témoignage remarquable sur ce qui est caractéristique du zèle chrétien:
«Ceux qui sont réellement courageux pour le Christ sont animés au-delà de toute considération pour l'approbation humaine. Ils ne se soucient pas ce que les autres pensent d’eux, aussi longtemps que le Christ est satisfait avec eux. Ils ne se soucient même pas si leurs propres amis ou leur communauté les admirent. La personne qui est vraiment courageuse pour le Christ a assez de force pour avouer ses fautes ouvertement. Cela est une bien meilleure preuve de bravoure sainte que si elle s'était farouchement défendue contre ses opposants. Tout comme certaines personnes se trompent sur la nature de la vraie bravoure, d'autres sont confus au sujet du zèle chrétien. Il est en effet une flamme, mais une flamme douce. Il brûle avec la chaleur de l'amour divin et de la charité chrétienne, et cela est la plus douce et la plus aimable des qualités qui existent dans le cœur humain. Le zèle est ce qui donne la ferveur à la flamme de l'amour. Le zèle fortifie l’amour afin qu’il puisse résister à tout mal qui pourrait s’opposer à lui. La force contre l'opposition est en effet une partie de zèle, mais cette force travaille contre des choses et non des personnes. Le plus notre zèle est ardent, le plus de ferveur nous sentons, et le moins d’amertume nous encaissons, car il nous rend brulants d'amour pour tout le monde. Telle est la définition du vrai zèle chrétien: la ferveur de l'amour sacré. » (Religious Affections)
Considérons finalement Jésus-Christ : l’agneau de Dieu, triomphant à Jérusalem sur le dos d’un âne et agonisant sur la croix quelques jours plus tard. Ne nous enseigne-t-il pas que la faiblesse est une force, que l’humilité est un triomphe et que la mort est un gain? Que notre zèle ne soit donc pas inquisiteur, le poing en l’air mais qu’il soit plutôt brulant d’amour, sans prétention, les mains tendues vers notre prochain.
Sans l’ombre d’un doute, la foi chrétienne en est une d’action. « Ayez du zèle, et non de la paresse. Soyez fervents d'esprit. Servez le Seigneur » (Romain 12 :1). De facto, la plupart des églises encouragent leurs membres à prendre une part active à la vie d’église, à s’impliquer dans un ministère et à répandre activement la Bonne Nouvelle autour d’eux. Mais qu’entendons-nous réellement par une vie chrétienne fervente?
Au fil des années, j’ai pu constater chez de nombreux jeunes chrétiens que les exhortations (certes bien intentionnées) à être engagés et zélés entretenaient davantage une culpabilité ou alors une anxiété de performance diamétralement opposée à la joie pourtant caractéristique du chrétien (Phil. 4 :4). Si certains échouent à ce jeu de performance, d’autres réussissent admirablement sans pour autant que cela ne soit de meilleur augure! En fait, il semble y avoir une racine commune entre le sentiment d’échec ou de réussite que l’on peut vivre face à notre conduite. Les deux côtés de la médaille traduisent une marche chrétienne essentiellement motivée par la performance. Le danger palpable d’un tel scénario est l’émergence de rivalité, de fierté et d’orgueil : un cocktail toxique pour une âme en grand besoin de s’abreuver continuellement de la grâce :
"Au moment même où nous commençons à être satisfaits de nos progrès sur la voie de la sanctification, il est d'autant plus nécessaire de se repentir et de confesser que toute notre justice est comme un vêtement souillé. Pourtant, la vie chrétienne n’en est pas une de tristesse, mais une vie de plus en plus joyeuse dans le Seigneur. Dieu seul connaît nos bonnes œuvres, tout ce que nous connaissons sont ses bonnes œuvres, nous ne pouvons faire autrement que d’écouter ses commandements, poursuivre notre route en comptant sur sa grâce, marcher dans ses commandements, et - pécher. À chaque instant notre nouvelle justice, notre sanctification et la lumière qui est destinée à briller, sont voilées de nos yeux. La main gauche ne sait pas ce que fait la main droite. Mais nous croyons, et sommes bien assurés «que celui qui a commencé en vous cette bonne oeuvre la rendra parfaite pour le jour de Jésus Christ. (Phil 1: 6). " (Dietrich Bonhoeffer, The Cost of Discipleship)
Un zèle religieux qui fait fi de l’œuvre rédemptrice du Christ au profit d’une pression à l’activisme n’est pas sans rappeler la conduite des pharisiens du temps de Jésus. On accentue alors la démonstration publique d'oeuvres plutôt que de s’avouer le triomphe de la grâce sur notre impuissance (2 Cor. 4 :7). Le Messie lui-même nous met en garde contre une telle attitude (Mathieu 5 :20). À l’inverse d’une posture militante, la ferveur est plutôt empreinte d’amour, de douceur et d’humilité. Jonathan Edwards rend un témoignage remarquable sur ce qui est caractéristique du zèle chrétien:
«Ceux qui sont réellement courageux pour le Christ sont animés au-delà de toute considération pour l'approbation humaine. Ils ne se soucient pas ce que les autres pensent d’eux, aussi longtemps que le Christ est satisfait avec eux. Ils ne se soucient même pas si leurs propres amis ou leur communauté les admirent. La personne qui est vraiment courageuse pour le Christ a assez de force pour avouer ses fautes ouvertement. Cela est une bien meilleure preuve de bravoure sainte que si elle s'était farouchement défendue contre ses opposants. Tout comme certaines personnes se trompent sur la nature de la vraie bravoure, d'autres sont confus au sujet du zèle chrétien. Il est en effet une flamme, mais une flamme douce. Il brûle avec la chaleur de l'amour divin et de la charité chrétienne, et cela est la plus douce et la plus aimable des qualités qui existent dans le cœur humain. Le zèle est ce qui donne la ferveur à la flamme de l'amour. Le zèle fortifie l’amour afin qu’il puisse résister à tout mal qui pourrait s’opposer à lui. La force contre l'opposition est en effet une partie de zèle, mais cette force travaille contre des choses et non des personnes. Le plus notre zèle est ardent, le plus de ferveur nous sentons, et le moins d’amertume nous encaissons, car il nous rend brulants d'amour pour tout le monde. Telle est la définition du vrai zèle chrétien: la ferveur de l'amour sacré. » (Religious Affections)
Considérons finalement Jésus-Christ : l’agneau de Dieu, triomphant à Jérusalem sur le dos d’un âne et agonisant sur la croix quelques jours plus tard. Ne nous enseigne-t-il pas que la faiblesse est une force, que l’humilité est un triomphe et que la mort est un gain? Que notre zèle ne soit donc pas inquisiteur, le poing en l’air mais qu’il soit plutôt brulant d’amour, sans prétention, les mains tendues vers notre prochain.