Lorsque j’ai décidé de commencer ce blogue, je me suis donné comme mandat d’y écrire des réflexions qui font la promotion d’idées positives qui m’inspirent et me motivent dans ma foi. Au lieu d’exprimer mon désaccord sur certaines tendances dans l’église (comme si je pouvais entièrement m’y soustraire), il me semble beaucoup plus constructif de propager des réflexions qui m’édifient personnellement. Cette semaine j’avais à cœur d’écrire sur l’espérance qu’apporte la doctrine chrétienne au quotidien. Après trois brouillons, j’en suis venu à me demander qu’est-ce qui m’empêchait d’écrire positivement sur ce sujet. En y pensant bien, je crois que je n’ai pas le choix d’aborder ce thème de façon beaucoup plus personnelle que je ne l’aurais souhaité. En fait, en me plongeant dans mes réflexions, je me suis aperçu que j'étais habité par un profond désarroi.
Commençons donc par nommer cet inconfort : il est difficile de discuter de l’importance de la doctrine au quotidien sans se heurter au moralisme qui est si dommageable pour l’église. Bien entendu, la bible regorge d’exhortations à mener une vie morale et sainte (1 Pierre 1:15, Lévétique 20:26, 1 Jean 2:1, etc.) En contrepartie, la doctrine chrétienne repose sur le fait que Christ a tout accompli à notre place! Le moralisme, c’est d’échanger cette œuvre rédemptrice miraculeuse (Éphésiens 2:8, Romains 8:2, 1 Timothée 1:15) pour une doctrine qui place le Christ en exemple à suivre, nous invitant à « essayer plus fort ». Il est difficile de croire que ce fondement du christianisme puisse être l’objet d’autant de dissidence. Bien que le salut par les œuvres soit une idée plutôt impopulaire dans les églises, elle s’y infiltre de façon sinistre et insidieuse: "Si vous voulez la grâce de Dieu, tout ce dont vous avez besoin est le besoin, tout ce dont vous avez besoin est absolument rien. Mais ce genre d'humilité spirituelle est difficile à cultiver. Nous venons à Dieu en disant: «Regarde tout ce que j’ai fait," ou encore «Regarde à quel point j’ai souffert." Dieu, cependant, veut que nous regardions à lui – simplement pour être lavés " (Tim Keller, Counterfeit Gods).
N’y a-t-il pas un repos infini dans une telle idée? Si j’avais une chose à dire sur la doctrine chrétienne au quotidien, je ne m’attarderais pas à faire le procès des dépendances, des péchés sexuels ou de toutes autres conduites faisant déjà amplement l’objet de jérémiades disproportionnées. Ce n’est pas que je considère que nous ayons compris la gravité de ces péchés, bien au contraire, j’estime plutôt que l’emphase sur la « bonne conduite » se fait au détriment d’une réflexion profonde concernant l’emprise du péché sur l’humanité tout entière. Donc si j’avais une chose à dire sur la doctrine chrétienne au quotidien, c’est qu’elle proclame notre insuffisance et ne tolère en rien les péchés dits « invisibles ». Attachés à la grâce de notre Seigneur à chaque instant, nous désirons plutôt agir à la racine du péché, non seulement pour nos défaillances apparentes, mais pour ses arborescences complexes qui teintent notre attitude et nos dispositions à plusieurs égards.
« Garde ton coeur plus que toute autre chose, Car de lui viennent les sources de la vie. » (Proverbes 4:23)
Dans un dernier article, j'ai abordé le fait que la rivalité et l'orgueil au sein de l’église forment un cocktail toxique pour une âme en grand besoin de s'abreuver des sources de grâce de notre Seigneur. En d’autres mots, une vie chrétienne essentiellement motivée par le moralisme peut, sur le long terme, générer une telle amertume qu’elle nécessite une véritable cure de désintoxication. Pourtant l'oeuvre rédemptrice de Christ est sans équivoque: « Car nous sommes son ouvrage, ayant été créés en Jésus Christ pour de bonnes oeuvres, que Dieu a préparées d'avance, afin que nous les pratiquions. » (Éphésiens 2:10) Le chrétien reconnaît donc son impuissance totale sans intervention divine, son acceptation inconditionnelle par la grâce et sa dépendance quotidienne à l’Esprit de Dieu. Il est alors revêtu d’une humilité qui ne relève pas de la fausse modestie ou de la pitié de soi puisqu'il reconnaît sa condition de pêcheur. Il porte également en lui un sens confiant de valeur qui n'enflamme pas l’orgueil puisqu'il repose entièrement sur son identité en Jésus Christ. Le chrétien possède finalement une paix qui transcende les circonstances puisque l'Esprit de Dieu l'accompagne et aplanit ses sentiers. Si vous goutez à ce trésor et que vous désirez le vivre encore plus, alors vous savez déjà qu’il vous faut lutter contre le péché qui nous enveloppe si facilement (Hébreux 12:1). Vous voyez déjà comme le péché jette une ombre lugubre et maussade sur cette espérance qui a été placée en vous. Vous commencez alors à avoir le mal en aversion, non par souci du regard des autres, mais par un profond désir de vous submerger dans les fontaines d’eaux vives qui jaillissent de Golgotha.
La doctrine au quotidien, ce n’est donc pas d’agir comme si nous avions atteint le but (Philippiens 3:12). Comme dirait C.S. Lewis : « Certaines personnes parlent comme si croiser le regard de la bonté absolue était agréable. Ils ont besoin de mieux y réfléchir. » (Mere Christianity) En effet, nous sommes loin de pouvoir nous donner de grands airs ou encore de nous exhiber en modèles à suivre. Une telle mascarade peut d’ailleurs être très dommageable puisqu’elle perpétue une conception erronée de ce que constitue la maturité spirituelle. Cela fait partie de mon désarroi et de la raison pour laquelle il m’est difficile d’aborder ce sujet par la positive. « Comment se fait-il que des gens qui, selon toutes évidences, sont rongés par la fierté et l’orgueil puissent s’imaginer croire en Dieu et se sentir très religieux ? J’ai bien peur que cela ne signifie qu’ils adorent un Dieu imaginaire. » (C.S. Lewis, Mere Christianity)
Enfin, l’encouragement que je retire à vivre la doctrine chrétienne au quotidien, c’est principalement de me savoir accepté tel que je suis. Je suis d’ailleurs très méfiant de toute personne qui voit dans cette idée une excuse pour se laisser aller au péché. Une telle personne en révèle davantage sur sa propre conception de la vie chrétienne qu’elle ne l’imagine. Bien au contraire, être accepté tel que je suis, c’est ce qui m’aide à accepter les autres tels qu’ils sont, c’est une réserve infinie de grâce et c’est l’assurance dont j’ai besoin pour m’avouer ma propre faiblesse et marcher humblement avec mon Dieu (Michée 6:8).
Commençons donc par nommer cet inconfort : il est difficile de discuter de l’importance de la doctrine au quotidien sans se heurter au moralisme qui est si dommageable pour l’église. Bien entendu, la bible regorge d’exhortations à mener une vie morale et sainte (1 Pierre 1:15, Lévétique 20:26, 1 Jean 2:1, etc.) En contrepartie, la doctrine chrétienne repose sur le fait que Christ a tout accompli à notre place! Le moralisme, c’est d’échanger cette œuvre rédemptrice miraculeuse (Éphésiens 2:8, Romains 8:2, 1 Timothée 1:15) pour une doctrine qui place le Christ en exemple à suivre, nous invitant à « essayer plus fort ». Il est difficile de croire que ce fondement du christianisme puisse être l’objet d’autant de dissidence. Bien que le salut par les œuvres soit une idée plutôt impopulaire dans les églises, elle s’y infiltre de façon sinistre et insidieuse: "Si vous voulez la grâce de Dieu, tout ce dont vous avez besoin est le besoin, tout ce dont vous avez besoin est absolument rien. Mais ce genre d'humilité spirituelle est difficile à cultiver. Nous venons à Dieu en disant: «Regarde tout ce que j’ai fait," ou encore «Regarde à quel point j’ai souffert." Dieu, cependant, veut que nous regardions à lui – simplement pour être lavés " (Tim Keller, Counterfeit Gods).
N’y a-t-il pas un repos infini dans une telle idée? Si j’avais une chose à dire sur la doctrine chrétienne au quotidien, je ne m’attarderais pas à faire le procès des dépendances, des péchés sexuels ou de toutes autres conduites faisant déjà amplement l’objet de jérémiades disproportionnées. Ce n’est pas que je considère que nous ayons compris la gravité de ces péchés, bien au contraire, j’estime plutôt que l’emphase sur la « bonne conduite » se fait au détriment d’une réflexion profonde concernant l’emprise du péché sur l’humanité tout entière. Donc si j’avais une chose à dire sur la doctrine chrétienne au quotidien, c’est qu’elle proclame notre insuffisance et ne tolère en rien les péchés dits « invisibles ». Attachés à la grâce de notre Seigneur à chaque instant, nous désirons plutôt agir à la racine du péché, non seulement pour nos défaillances apparentes, mais pour ses arborescences complexes qui teintent notre attitude et nos dispositions à plusieurs égards.
« Garde ton coeur plus que toute autre chose, Car de lui viennent les sources de la vie. » (Proverbes 4:23)
Dans un dernier article, j'ai abordé le fait que la rivalité et l'orgueil au sein de l’église forment un cocktail toxique pour une âme en grand besoin de s'abreuver des sources de grâce de notre Seigneur. En d’autres mots, une vie chrétienne essentiellement motivée par le moralisme peut, sur le long terme, générer une telle amertume qu’elle nécessite une véritable cure de désintoxication. Pourtant l'oeuvre rédemptrice de Christ est sans équivoque: « Car nous sommes son ouvrage, ayant été créés en Jésus Christ pour de bonnes oeuvres, que Dieu a préparées d'avance, afin que nous les pratiquions. » (Éphésiens 2:10) Le chrétien reconnaît donc son impuissance totale sans intervention divine, son acceptation inconditionnelle par la grâce et sa dépendance quotidienne à l’Esprit de Dieu. Il est alors revêtu d’une humilité qui ne relève pas de la fausse modestie ou de la pitié de soi puisqu'il reconnaît sa condition de pêcheur. Il porte également en lui un sens confiant de valeur qui n'enflamme pas l’orgueil puisqu'il repose entièrement sur son identité en Jésus Christ. Le chrétien possède finalement une paix qui transcende les circonstances puisque l'Esprit de Dieu l'accompagne et aplanit ses sentiers. Si vous goutez à ce trésor et que vous désirez le vivre encore plus, alors vous savez déjà qu’il vous faut lutter contre le péché qui nous enveloppe si facilement (Hébreux 12:1). Vous voyez déjà comme le péché jette une ombre lugubre et maussade sur cette espérance qui a été placée en vous. Vous commencez alors à avoir le mal en aversion, non par souci du regard des autres, mais par un profond désir de vous submerger dans les fontaines d’eaux vives qui jaillissent de Golgotha.
La doctrine au quotidien, ce n’est donc pas d’agir comme si nous avions atteint le but (Philippiens 3:12). Comme dirait C.S. Lewis : « Certaines personnes parlent comme si croiser le regard de la bonté absolue était agréable. Ils ont besoin de mieux y réfléchir. » (Mere Christianity) En effet, nous sommes loin de pouvoir nous donner de grands airs ou encore de nous exhiber en modèles à suivre. Une telle mascarade peut d’ailleurs être très dommageable puisqu’elle perpétue une conception erronée de ce que constitue la maturité spirituelle. Cela fait partie de mon désarroi et de la raison pour laquelle il m’est difficile d’aborder ce sujet par la positive. « Comment se fait-il que des gens qui, selon toutes évidences, sont rongés par la fierté et l’orgueil puissent s’imaginer croire en Dieu et se sentir très religieux ? J’ai bien peur que cela ne signifie qu’ils adorent un Dieu imaginaire. » (C.S. Lewis, Mere Christianity)
Enfin, l’encouragement que je retire à vivre la doctrine chrétienne au quotidien, c’est principalement de me savoir accepté tel que je suis. Je suis d’ailleurs très méfiant de toute personne qui voit dans cette idée une excuse pour se laisser aller au péché. Une telle personne en révèle davantage sur sa propre conception de la vie chrétienne qu’elle ne l’imagine. Bien au contraire, être accepté tel que je suis, c’est ce qui m’aide à accepter les autres tels qu’ils sont, c’est une réserve infinie de grâce et c’est l’assurance dont j’ai besoin pour m’avouer ma propre faiblesse et marcher humblement avec mon Dieu (Michée 6:8).